Les phénomènes météorologiques extrêmes se sont enchaînés ces dernières années : canicules, tempêtes et inondations font de plus en plus des dégâts en Suisse. Les chaleurs extrêmes causent jusqu’à 1000 décès supplémentaires par été caniculaire, selon les chiffres publiés par l’Office fédéral de la santé publique. Les zones urbaines sont particulièrement touchées par l’effet de la chaleur qui est retenue par les bâtiments et les routes notamment.

La ville de Genève, commune la plus densifiée de Suisse, a pris un certain nombre de mesures : préserver les arbres existants et en planter des nouveaux pour lutter contre les îlots de chaleur, remplacer le goudron par des matières perméables, idéalement végétalisées, pour permettre à l’eau de pluie de s’écouler dans le sol. Ainsi, la ville se prépare aux effets de plus en plus forts et fréquents du dérèglement climatique.

La loi sur le climat sur laquelle nous votons le 18 juin, renforcera les actions pour s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique et créera des incitations pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre. Ce dernier volet se concrétise par un programme conjoncturel énorme : 2 milliards de francs seront mis à disposition, sur 10 ans, pour aider à la rénovation énergétique des bâtiments et 1,2 milliards de francs à destination des entreprises. Ainsi, nous n’allons non seulement aider l’environnement mais aussi des centaines d’entreprises qui pourront, grâce à ces investissements, accélérer leur transition vers un modèle économique durable. Cette enveloppe bénéficiera par ailleurs directement les entreprises locales, majoritairement des PME, et favorisera le maintien et la création d’emplois non délocalisables. Et grâce à des bâtiments mieux isolés et des installations plus efficientes, les coûts de chauffage pour les ménages vont baisser.

Mais réduire la dépendance du fossile n’est pas seulement une question de protection du climat. Au plus tard depuis la guerre en Ukraine, nous avons pris conscience des risques d’approvisionnement liés à la provenance des combustibles qui font tourner pour l’instant notre économie. Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables est donc du bon sens écologique, mais également une mesure indispensable pour garantir à long terme l’indépendance de la Suisse.

La loi fixe des échelons ambitieux, mais réalistes : d’ici 2050, le bâti, les transports et l’industrie doivent atteindre le zéro émission de CO2. L’administration fédérale et celle des cantons doivent atteindre cet objectif déjà en 2040. Mais elle donne aussi les moyens pour les atteindre tout en boostant notre économie.

D’un point de vue écologique, cette loi est une nécessité absolue. Et pour notre économie, elle est une chance inouïe – saisissons-la !